Disparition : Quelqu'un doit bien savoir ce qui est arrivé à son fils (Fiction - Marabooks GF) (French Edition) by TAYLOR Carol Louise

Disparition : Quelqu'un doit bien savoir ce qui est arrivé à son fils (Fiction - Marabooks GF) (French Edition) by TAYLOR Carol Louise

Auteur:TAYLOR, Carol Louise [TAYLOR, Carol Louise]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Marabooks
Publié: 2017-04-05T00:00:00+00:00


32

Il est presque impossible de trouver une place de stationnement près de l’école d’art de Bristol, je me gare donc dans le parking de Trenchard Street et je termine à pied. Kira n’est pas nécessairement la bonne personne à qui parler de Jake. Peut-être devrais-je m’adresser plutôt à un médecin. J’ai vu Liz glisser dans la dépression après que Lloyd l’a quittée en janvier, et je décèle les mêmes symptômes chez Jake. Il est irritable, il n’a pas d’énergie, il ne manifeste plus aucun intérêt pour les choses qu’il aimait et reste cloîtré dans sa chambre. Mais les antidépresseurs mettent des semaines à agir et si en plus il perd son travail, il ira encore plus mal. Il était si fier quand on lui a proposé cet apprentissage, si plein de rêves de créer sa propre entreprise et de se ménager une place dans la société, pour Kira et lui ! Elle le connaît mieux qu’aucun de nous. Si quelqu’un peut le convaincre de rappeler son patron, c’est bien elle.

Je jette un œil à ma montre en approchant de la grande porte d’entrée en bois brun de l’école : 13 h 03. Nous sommes lundi, son jour de la semaine préféré, parce qu’elle n’a qu’une demi-journée de cours.

Des étudiants sortent du bâtiment en file indienne. Aucun d’eux ne me prête la moindre attention, à moi, une femme, la quarantaine, l’air épuisé, en jean moulant et chemise blanche. La foule des étudiants devient plus clairsemée, et mon espoir de tomber sur elle s’amenuise. Et si elle avait décidé de rester à l’intérieur, pour travailler sur son projet ?

Un camion déboule dans la rue, je recule d’un bond, des gerbes d’eau de pluie tombée la nuit dernière jaillissent sous ses roues immenses. Aussitôt, j’entrevois un éclair rose du coin de l’œil.

— Kira !

Je me précipite après elle, qui s’avance d’un pas rapide en direction du quartier du Triangle.

— Kira, attends une seconde. Il faut que je te parle.

Elle s’arrête net, se retourne lentement, lestée par son sac photo porté à l’épaule et par le grand portfolio noir qu’elle tient de la main droite.

— Claire ? (Elle paraît interloquée.) Qu’est-ce que tu fais ici ?

— J’ai besoin de te parler de Jake. On peut prendre un café ?

J’ai commandé un café, elle a choisi un thé. Elle verse de l’eau chaude dans la théière en acier, y plonge une cuiller et remue. Quand elle se rend compte que je l’observe, elle rougit.

— J’aime les objets vintage de ce style. J’aurais adoré vivre dans les années 1940 ou 1950. La vie était trop glamour, à l’époque. (Elle rabat le couvercle de la théière.) Jake, ça va ?

Je bois une gorgée de mon café. Il est très chaud et je me brûle les lèvres.

— T’a-t-il dit quoi que ce soit à propos de ce que nous a appris le commissaire Forbes ?

— Pas vraiment. Mais je sais qu’il est en colère. Et puis il se sent coupable.

— Coupable ? Pourquoi ?

— Il estime qu’il aurait dû protéger Billy.



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